Je me souviens d' avoir vu au pied des hautes tours de la ville d' Oebalus, aux lieux où le noir Galèse arrose de blondissantes cultures, un vieillard de Coryce, qui possédait quelques arpents d' un terrain abandonné et dont le sol n' était ni docile aux bœufs de labour, ni favorable au bétail, ni propice à Bacchus. Là pourtant, au milieu des broussailles, il avait planté des légumes espacés, que bordaient des lis blancs, des verveines et le comestible pavot ; avec ces richesses, il s' égalait, dans son âme, aux rois ; et quand, tard dans la nuit, il rentrait au logis, il chargeait sa table de mets qu' il n' avait point acheté.
Virgile. Les géorgiques / IV, 122-154.
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